J’arpente les rues anonymes des districts de Tokyo afin de les photographier. De mon point de
vue, en passant j’essaie de capter puis prélever les formes qui composent et structurent la ville.
Car la densité incomparable de cette ville me fascine, et me conduit à plonger de plus en plus
loin dans ses « entrailles ».
Devant l’aspect hétérogène de la ville, le mythe de Dédale me revient à l’esprit, celui d’une architecture labyrinthique.
Alors qu’elle paraît absorber tout ce qui tente de la traverser, l’horizon disparaît. L’étroitesse
des rues et l’agencement de l’architecture nous amènent à penser que la ville s’étend en permanence. Tel un organisme dont le seul objectif est de combler le plus possible de vide.
A partir d’une certaine fréquence, le chant des cigales devient un son dont l’intensité s’élève progressivement, jusqu’à ce qu’il culmine à la limite
de l’audible.
Lorsqu’il atteint son climax une tension palpable semble traverser l’atmosphère, se matérialiser. À
cet instant dans la lumière sourde du mois d’août, ce son et ma vision se confondent.







